mercredi 13 mars 2013

Partie II - Au dessus des nuages... c'était donc vrai !



Lever 5 heures pour gravir la colline jusqu'au sommet et admirer l'incroyable lever du Soleil … au dessus des nuages. On dévale la côte dans le noir avec des torches, on traverse les champs de poivre, puis on se laisse bercer par la beauté transcendante des lumières aux couleurs chaudes. Attention aux moustiques, emportez un bon spray et munissez vous de pantalons et longues manches !



Après un petit déjeuner à base de riz et nouilles, notre groupe se divise en deux :
Les bénévoles partent organiser les workshops avec les enfants tandis que nous partons découvrir de nouvelles cascades.

Nous nous transformons désormais en Indiana Jones, varappant en s'agrippant aux branchages, enjambant les troncs étalés sur le sol, et bondissant de rocher en rocher. Nous suivons notre guide, qui nous fraie un chemin à la machette.


Nous grimpons, grimpons, grimpons puis nous pique-niquons et nous baignons dans la cascade Satui. Nous ne suivons pas un sentier tracé ce qui rend la marche à la fois plus excitante et plus difficile.



Nous continuons notre route jusqu'à la cascade Galeg, colossale. Pendant que les garçons escaladent les rochers et s'aventurent derrière les chutes, les filles se relaxent en admirant le paysage. Le bruit de l'eau sur les cailloux nous apaisent, et les gouttes nous rafraîchissent.


Notre parcours est absolument incroyable. Tels des Tarzan en herbe, nous nous élançons, non sans peine, à travers les hautes herbes, les lianes, rampons et glissons sur les chemins boueux, escaladons les rochers, déambulons dans les champs, les chemins de fleurs. Nous nous hissons puis dégringolons. Et débarquons finalement au village. Exténués mais des souvenirs plein la tête, et surtout fiers de notre cavalcade nous allongeons sur les liasses de bambous en attendant le retour de l'autre groupe. Notre guide, du haut du cocotier, nous en « cueille » à la machette, et nous buvons leur jus.



Après le diner, nous assistons à un spectacle de danse exécuter par deux « ring ladies ». Âgées de 75 et 85 ans, les deux femmes portent de longs bracelets sur leurs mollets et leurs bras, portent le costume traditionnel rouge, les cheveux noués en chignon. Elles mastiquent XXXXXX qui leur donne les dents noires et la bouche rouge. Cette activité est sociale : lorsqu'on se réunit, chacun prépare un XXX pour l'autre et on mastique ensemble avant de recracher la « friandise ». La salive est alors rouge sang, et on l'étale sur les lèvres, pour être plus belle. Aujourd'hui les bijoux qu'elle portent se font de plus en plus rare, car la signification – la richesse – liée au port des bracelets s'est estompée avec l'apparition de l'école obligatoire et de l'uniforme.


Les deux femmes sont toujours habiles, et ce moment de partage est très agréable et sincère. Le ciel est couvert d'étoiles et points lumineux. Nous nous allongeons pour contempler interminablement la splendeur de la nuit dans la jungle.

lundi 4 mars 2013

Escapade dans la vallée Bengoh à Semban : Rencontre avec l'ethnie Bidayuh au cœur de la jungle

 Partie I - Découverte du village au dessus des nuages

Ce vendredi, j'ai suivi mon amie Jacqueline pour un week end trek à la frontière de l'Indonésie.

Lorsque j'arrive au point de rendez-vous, Batik Hotel tout le monde s'agite pour la préparation au départ. Des sacs volent de tous les côtés, des voix sortant de recoins cachés se croisent et se recoupent. On se change. On trie. Crème solaire, et on y va.

Tout le monde en route, dans le van. On est 8. Je porte un jogging et des chaussures montantes pour éviter les sangsues, un t-shirt a manches longues pour me protéger des moustiques. Mais je suis la seule. Jacqueline est en t-shirt, et Jo-Lynn est même en short-débardeur. On va faire une balade du dimanche sympathique.

A mi-parcours, nous nous arrêtons dans un food-court d'un kampung pour re-petit-déjeuner. « On a besoin de force pour marcher ». Peut-être que la balade du dimanche sera un peu plus dure que prévue.

L'ambiance est très agréable, nous sommes rejoint par un trio de bénévoles, qui vont organiser des workshops dans le village où nous allons. Ils font partie de l'association « B-with Heart » supervisé par Batik Hotel qui vise a aidé des enfants des différents villages. Dans le cadre de la campagne « Elixir of Life » ils vont aller donner des cours à des enfants de Semban, et organiser un workshop homme-femme du même village.

En bas de la montage, notre chauffeur nous dépose et des silhouettes débarquent au loin depuis les feuillages avec des sacs en bois sur le dos. Ce sont nos porteurs. Des petits gaillards menus mais musclés viennent nous saluer. Ils sont au nombre de 5 et grimper au sommet avec tous nos sacs sur le dos. Ils attachent tout notre matériel à leur « sac » et se dressent en souriant. Incroyable, leur colis est plus grand qu'eux !



Ils partent en premier, l'un d'eux sera notre guide. Malgré leur fardeau, ils se hissent avec légèreté et crapahutent parmi les chemins avec une rare habileté.

Le premier défi ne se fait attendre, un long pont fait de bambou long de 15 mètres est suspendu à 10 mètres de l'eau. Lorsque je le traverse, plusieurs impressions se combinent : le souvenir d'enfance d'accrobranche, un mélange de peur et d'excitation. La vue est superbe et on se sent aventurier. Du dimanche peut-être, mais aventurier quand même !



Nous parcourons ainsi la forêt, défilant les hautes herbes, les lianes, franchissant les rivières jusqu'à la cascade Pengan. Après s'être perdus quelques fois, c'est affamés que nous dévorons le pique nique préparé par nos hôtes, confortablement installés sur des rochers face aux chutes d'eau.
Les feuilles de bananiers servent d'assiette, tandis que nous mangeons un plat de « Cangkuk Manis » sorte d'épinard mélangé à de l'oeuf, et du poisson des rivières frit.
Plusieurs heures se sont écoulées entre nos premiers pas et notre repas. C'est avec grand plaisir que nous nous rafraîchissons dans les rapides, entourés par la majestueuse et sauvage nature.



Nous grimpons ensuite à travers les feuillages, escaladant les branchages, s'agrippant aux bambous. Nous nous arrêtons de temps en temps pour apercevoir la montagne d'en face et profiter de la vue poignante qu'offre la forêt vierge.




Lorsque nous arrivons enfin au village, non sans effort, un thé et de la soupe nous attendent, avant d'enchaîner le diner. Nous logeons chez Sagen, qui organise des tours éco-touristiques pour faire découvrir ses terres aux jeunes (et moins jeunes!) urbains en quête d'authenticité. Assez rustique mais particulièrement chaleureux, nous partageons le temps de quelques nuits leur quotidien. Les maisons sont faîtes en bois, quelques dizaines de familles Bidayuh vivent à Semban et cultivent papayes, noix de coco, poivre....

Certains décident de dormir à la belle étoile, j'opte pour l'intérieur.